Les coliques sont à 90% d'origine digestive
Le cheval présente plusieurs particularités anatomiques au niveau de son système digestif qui le prédisposent aux coliques :
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il ne peut pas vomir (tout ce qui entre dans son estomac doit forcément être digéré dans les intestins et ressortir sous forme de crottins),
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il possède un petit estomac par rapport à sa taille (il ne peut absorber que peu d’aliment en même temps, ce qui est le cas à l’état naturel lorsque le cheval
passe ses journées à pâturer mais pas lorsqu’il reçoit son alimentation sous forme de deux repas par jour),
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son intestin grêle est très long et mobile, avec peu de points d’attache dans la cavité abdominale,
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enfin le colon est « plié » en quatre et présente une zone de rétrécissement.
Ceci explique que dans 9 cas sur 10, les coliques sont d’origine digestive. Il peut s’agir de coliques spasmodiques (dues à la contraction des
parois de l’intestin), occlusives (dues à l’accumulation d’aliments et à la formation d’un bouchon, généralement dans le gros intestin, ou à une torsion mésentérique), gazeuses (dues à une
production excessive de gaz) ou inflammatoires (les ulcères gastriques sont une cause fréquente de coliques).
> Les coliques gazeuses sont souvent à l’origine des déplacements intestinaux et des torsions intestinales car les poches de gaz se comportent comme un
ballon dans l’abdomen du cheval.
Dans 1 cas sur 10, les coliques sont d’origine extra-digestive : elles peuvent toucher le système urinaire (généralement la vessie ou les
reins), le système reproducteur (le plus souvent les ovaires ou les testicules), le système vasculaire (migration de parasites dans les vaisseaux, thrombus…), la rate…
Les manifestations cliniques des coliques sont très variées
Les coliques peuvent être plus ou moins douloureuses et chaque cheval exprime sa souffrance différemment :
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Certains chevaux ne présentent qu’une légère baisse d’appétit, des bâillements ou une agitation inhabituelle.
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Les autres grattent le sol avec leurs antérieurs, se tapent l’abdomen avec leurs postérieurs, se regardent le flanc (position d’auto-auscultation), transpirent
abondamment, sont très agités, se couchent puis se relèvent sans cesse, hennissent, se campent comme pour uriner sans y parvenir ou se roulent sur le dos. La position « couché sur le dos »
adoptée par certains chevaux est antalgique : elle supprime la tension des structures qui soutiennent l’intestin dans l’abdomen.
Les coliques sont toujours une urgence
Les coliques peuvent évoluer très rapidement de façon dramatique. Dans le doute, si votre cheval présente un comportement inhabituel, mieux vaut faire venir le
vétérinaire pour rien, que passer à côté de quelque chose de grave.
En attendant l’arrivée du vétérinaire, essayez de faire marcher doucement le cheval en coliques. Cela l’empêche de se coucher et de se rouler sur le dos (un geste
brusque pourrait provoquer la rupture d’un organe ou favoriser une torsion), stimule le transit et a un effet antalgique (en raison du mouvement donné aux viscères). De plus, l’examen du
vétérinaire est plus facile sur un cheval debout. Si le cheval refuse de se lever, c’est de très mauvais pronostic.
Une fois que le vétérinaire a établi l’origine des coliques, il décide si le cheval peut recevoir des soins sur place ou s’il doit être hospitalisé.
La prévention des coliques est essentielle
Devant la gravité possible des coliques, mieux vaut prévenir que guérir. Adoptez des règles strictes qui limiteront le risque d’apparition ou de
récidive :
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Distribuez les repas régulièrement et à heure fixe.
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Choisissez des aliments de qualité et conservez-les dans de bonnes conditions (attention au foin et aux granulés moisis, poussiéreux ou souillés par des
déjections de rongeurs…).
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Distribuez le foin avant la ration et en quantité suffisante (au moins 2 kg par 100 kg de poids).
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Laissez à la disposition du cheval de l’eau fraîche et propre en permanence (si la quantité d’eau absorbée est insuffisante, les crottins sont secs et le
transit intestinal est ralenti). Attention aux canalisations et aux points d’eau qui gèlent en hiver, aux chevaux dominants qui bloquent l’accès des autres à l’abreuvoir... Vérifiez également
que le cheval sache se servir de son abreuvoir automatique !
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Lors des changements alimentaires, respectez une transition sur 4 à 8 jours : les bactéries intestinales sont différentes en fonction du régime du cheval. Si le
changement d’alimentation est brutal, la flore bactérienne n’a pas le temps de s’adapter, d’où des diarrhées, des crampes, des coliques… Incorporez donc progressivement le nouvel aliment
(nouveau foin, nouveau concentré…) à l’ancien et mettez progressivement à l’herbe en diminuant la ration d’hiver.
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Vermifugez votre cheval régulièrement, avec des produits ciblés sur les parasites gastro-intestinaux effectivement présents chez votre cheval, mis en évidence
par coproscopie.
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Faites venir le dentiste au moins une fois par an : une mauvaise dentition ne permet pas une bonne assimilation des aliments.
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Évitez toutes les situations stressantes (changement de lieu de vie, de niveau d’activité, transport…) qui pourraient perturber un cheval un peu trop
sensible.
@CentraVet